Un peu plus de 6 mois après l'accident, voilà donc le dernier article de ce blog. Enfin!! j'ai presque envie de dire...
Antoine est sorti définitivement vendredi dernier du centre de rééducation.
En effet, ce blog avait pour but de tenir au courant les proches d'Antoine de son évolution dans son chemin vers la guérison notamment lors de ses hospitalisations.
Même si le chemin est encore long, il ne devrait, normalement, plus être hospitalisé (à part pour l'ongle incarné, mais ce sera en ambulatoire), plus être en centre de rééducation (il ira en ambulatoire pendant les vacances).
Le travail restant sera sur le long terme, la "consolidation" de son état n'est pas pour demain, les évolutions seront plus lentes, la publication d'article n'est plus opportune (à notre avis).
Nous profitons de ce message un peu hors sujet pour remercier tout le monde, et la liste est longue tant nous nous sommes sentis soutenus durant cette épreuve.
Merci aux équipes soignantes, si Antoine en est là aujourd'hui, c'est grâce à vous. Même si l'entente n'a pas toujours été cordiale pour des différences de point de vue, des attitudes etc...le travail a été fait, et bien fait. Les chirurgiens (que ce soit à Bordeaux ou à Agen pour la fin), qui ont fait des miracles dans les premières semaines pour la reconstruction du pied, ainsi que le centre de rééducation de Roquetaillade dans le Gers, qui, en moins de 3 mois, a rendu la marche à Antoine, et a rendu la mobilité du pied plus qu'acceptable.
Merci aux pompiers, les premiers sur place, qui ont su sécuriser Antoine au plus mauvais moment.
Merci à toute la famille, pour le soutien d' un bout à l'autre, pour avoir veiller sur Fanny quand nous étions si pris cet été, pour les petites et les grandes attentions : aide pour la maison quand nous étions absents, soutien scolaire de Yann le parrain d'Antoine, tout a été important.
Merci aux amis, les nôtres, ceux d'Antoine. Tous ont pris régulièrement des nouvelles, envoyer des messages à Antoine pour le soutenir.
Merci à nos collègues de travail pour leur compréhension et leur soutien, cette part a été très importante et nous a libéré l'esprit aux moments ou nous en avions bien besoin.
Par ailleurs, je n'en ai pas parlé jusqu'ici mais merci aussi à tous ceux qui ont organisé, et participé à des cagnottes (mention spéciale pour les pâtés belges;=)) pour améliorer le quotidien d'Antoine durant cette période difficile. Il a été très gâté.
Un message particulier pour Fanny pour qui cette période n'a pas toujours été facile, elle a fait preuve de beaucoup de maturité pour comprendre que notre attention et notre temps était, surtout au début, fort pris.
Ce blog restera en ligne (qui sait, je réécrirais peut être un ou deux messages dans un moment pour faire un bilan plusieurs mois après), il pourra toujours être utile d'une manière ou d'une autre.
Je ne le souhaite à personne, mais chacun peut connaître ces événements. Nous avons nous même essayé de trouver des témoignages sur le net afin de nous aider.
Outre la partie médicale, la plus développée ici, il y a aussi tout le reste.
J'en ai peu parlé , mais d'autres batailles sont à mener en parallèle, et tout comme pour le médical, tout n'est pas entre nos mains.
Les assurances par exemple...
L'important n'est pas la compagnie, mais la personne.
Notre dossier a dû passer dans les mains de 4 ou 5 "conseillers" au début, personne ne voulait s'en occuper, trop compliqué, trop long etc...Jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le bureau de la première qui nous a appelé ...
Je ne dis pas que tout est rentré dans l'ordre , mais on a pu mieux avancer, avec des infos plus claires.
Cette partie a été vraiment pénible moralement car on ne se sentait pas vraiment soutenu administrativement au départ.
A ce sujet, tout comme la partie pénale, rien n'est encore réglé, et on nous a fait comprendre que ça prendrait encore de nombreux mois.
Les expertises médicales, en cas d'accident, suivent un barème digne d'assurance voiture (mais heureusement, ils ne peuvent pas déclarer un patient "épave"!!).
Nous n'avons pas encore vu les médecins conseils (celui de notre assurance et celui de l'assurance turque) mais nous nous préparons à cet entretien de marchand de tapis...
Niveau gendarmerie, pas grand chose de plus à ajouter...ils ont bien pris la déposition d'Antoine mais avaient fait leur rapport avant...et ne l'ont pas fait évoluer ensuite.
Donc s'il y a quelques conseils à donner sur notre retour d'expérience:
- si ce n'est déjà fait, prenez une assurance "accident de la vie", nous l'avons souscris quelques années avant l'accident sur les conseils de notre belle sœur, conseillère à la BP à l'époque. Nous avions beaucoup hésité car on a l'impression d'être couvert pour tout et parfois plusieurs fois, mais la réalité est souvent tout autre. Les petites lignes que peu de gens lisent renferment de nombreuses clauses d'exclusion de prise en charge, et on s'en rend compte souvent trop tard.
- il faut, rapidement, être très rigoureux dans la gestion de l'ensemble des papiers : médicaux, prescriptions, rapports d'opération, frais divers etc...tout peut (et sera!) demandé un jour par l'assurance, la gendarmerie ou l'avocat.
On avoue avoir été parfois un peu surpris par le voyeurisme (notamment sur les rapports d’opération avec photos du bloc) exprimé par les différentes parties prenantes.
- niveau médical : nous ne sommes pas médecins, mais on a eu, par la force des choses, une formation forcée et accélérée! Il est primordial de noter toutes les interrogations. En effet, pressés par le temps, les entrevues avec les médecins et chirurgiens sont rares, très courtes et souvent données entre deux portes!! Ce sont eux qui décident, aussi il faut bien noter leur réponses, notamment en cas de désaccord avec les aides soignants ou infirmiers dans les protocoles. Nous ne sommes pas médecins, mais nous savons quand ça va ou ça va pas (notamment durant les critiques premières semaines), la "peur de déranger" ne doit pas l'emporter sur les questions, les doutes, ou les besoins d’adaptation du traitement (anti douleur notamment). C'est le patient qu'il faut soigner, pas la susceptibilité des soignants, en étant bien entendu le plus correct possible, même si on est épuisé par les nuits sans sommeils...D'après notre expérience, un enfant ne simulera jamais des douleurs afin qu'il lui soit administré des calmants surtout en connaissant les effets secondaires des dit calmants....
Niveau médical toujours (c'est le cœur du sujet), la patience est le maître mot, il faut savoir relativiser les mauvaises nouvelles et "amplifier" les bonnes. Ce n'est pas toujours facile de positiver, notamment avec le patient, mais lui montrer son inquiétude ne l'aidera pas à guérir. Et c'est dans cette partie là que l'entourage est primordial, pour nous relayer dans les périodes les plus dures, nous écouter, nous rassurer et même nous conseiller quand on se sent perdu.
Voilà pour ce dernier article, merci une nouvelle fois à tous, merci d'être venu si nombreux lire ces lignes pour prendre des nouvelles d'Antoine. La rédaction de ce blog nous a aussi permis d'aller de l'avant, d'évacuer le trop plein de stress, une thérapie en quelque sorte, et la relecture des anciens articles nous montrent régulièrement le chemin parcouru.
Il n'est pas impossible qu'une version papier de ce blog (améliorée avec le recul que l'on a maintenant) voit le jour...